16-18 déc. 2020 AIX-MARSEILLE, SOUSSE, ISTANBUL (France)

Ressources en ligne

Cormed/Istanbul

https://www.youtube.com/watch?v=LxVKokA0rrU

 

Randi Deguilhem, Paroles de Damascènces, Aix-en-Provence, CORMED

voir le film Paroles de Damascènes

Synopsis :

Filmé sur une période de trois ans : 2008, 2009 et 2010, mon objectif dans la création de ce documentaire est de montrer au public, notamment, en Amérique du nord mais aussi en Europe, des aspects de vie de femmes en Syrie, plus spécialement à Damas, peu visibles dans les médias. Visionner ce film donne l’occasion de voir et d’entendre des syriennes, de générations différentes, de les écouter parler de leurs vies professionnelles, de leurs familles, de leurs trajets personnels.

Ayant vécu et travaillé pendant plusieurs années à Damas dans les années 1980 en tant que doctorante, puis comme chercheure à l’Institut Français du Proche-Orient dans les années 1990 (IFEAD à l’époque), puis de retour annuellement pour des projets de recherche, ce documentaire a été rendu possible grâce aux amitiés que j’ai liées avec des femmes de Damas, dont certaines sont interviewées ici, mais aussi avec des femmes que j’ai rencontrées pour la première fois en réalisant des entretiens pour ce film.

Parmi les femmes interviewées dans ce film : une pédiatre de Damas qui parle des soins qu’elle administrait aux réfugié.e.s venant à Damas en provenance d’Irak après l’invasion de leur pays en 2003, une pédiatre qui se trouvait elle-même avec sa famille en situation de réfugié en raison de la guerre en Syrie 2011- ; une jeune architecte qui exprimait des espoirs de devenir, un jour, ambassadrice de son pays et se trouvant désormais hors Syrie suite à la guerre qui ravage son pays ; une artiste graphiste qui avait créé en début des années 2000 un agenda mensuel à Damas afin d’attirer l’attention envers les activités culturelles à Damas, à Alep, à Homs et d’autres villes syriennes ainsi que des entretiens avec d’autres syriennes.

Lorsque ces conversations ont été filmées (en français et en anglais) avec des femmes de Damas, personne ne savait, bien entendu, que la guerre en Syrie allait peu après ravager le pays pendant une dizaine d’années. Ainsi, ces paroles filmées avec des Damascènes, croisées avec des scènes de la rue, sont d’autant plus parlantes aujourd’hui en raison de la disparition de la vie syrienne d’autrefois.

 

Randi Deguilhem

CNRS, Directrice de Recherche, TELEMME UMR 7303 / MMSH

Aix-Marseille Univ. (AMU), Aix-en-Provence, France

randi.deguilhem@gmail.com    randi.deguilhem@univ-amu.fr  

 

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Le sein au cœur des luttes féministes

Natacha Ordioni - BABEL - Laboratoire Babel - EA 2649

Résumé : Dimension centrale du processus historique d’assignation des corps féminins à leur fonction reproductrice et sexuelle, le sein devient à partir du XIXe siècle l’emblème de la lutte des femmes pour la conquête de leurs droits (Yalom, 1997). Au XXe siècle, du célèbre mythe des « bra-burning » aux mouvements pour la « libération des seins », l’exhibition des seins nus se décline dans de multiples espaces et reflète l’évolution des théories et stratégies féministes. À partir d’un corpus filmique, ce travail porte sur l’analyse des répertoires d’action collective (Tilly, 1986) de l’activisme aux seins nus, et notamment du mouvement Femen. L’exhibition guerrière de seins nus ornés d’un marquage linguistique devient l’espace de la restauration symbolique de la parole confisquée des femmes, à travers sa « mise en performance » (Butler, 1999), source de nouveaux modes de réalité qui « excèdent » et retravaillent la norme de genre.

Disponible ici

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CORPS EN COLÈRE

Coordonné par Annie Benveniste et Valérie Pouzol

revue : L'Homme et la Société n°209

Collection : L'Homme et la Société 
MAGHREB, MOYEN ORIENT

 

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Corps réels, imaginaires, mortels. Femmes en création

accessible : https://festivaljeudeloie.fr/projet/corps-reels-imaginaires-mortels-femmes-en-creation/

Le confinement a mis nos corps à l’arrêt, nous a bousculées dans notre quotidien. Il a ensablé nos outils d’analyse scientifique. Avec des artistes qui, par leurs pratiques de l’écart, du pas de côté, nous ont offert d’autres façons de voir, d’entendre et de penser, nous avons pu réaliser un entrelacs original et éclairant d’œuvres créatrices.

Comment vivre dans un monde à l’arrêt ? Qu’est-ce qu’une vie quand on ne peut plus toucher, embrasser, voir cet autre si nécessaire et parfois si pesant ? Comment travailler quand toutes les perspectives sont aspirées dans le néant de l’incertitude ?

Huit femmes d’horizons différents (poète, plasticiennes, photographe, sociologue, historienne, consultante en interculturalité) rompent l’isolement intellectuel pour ouvrir un dialogue. Leur rapprochement génère une recherche en acte, vivante, rapportée dans un dialogue arts/sciences sociales original et fécond.

Arts et sciences humaines partagent un même objectif de représentation du monde, mais par des modes très différents qui s’ignorent souvent. Les artistes peuvent s’emparer de l’espace de la fiction, de l’imaginaire et exposer, dans une galerie virtuelle, la réalité des corps : des corps de femmes qui interrogent, notamment, l’absence, le silence à partir de photos (A. Arth), les résistances aux contraintes par la performance (I. Pittatore) et les arts plastiques (Aartemis), la colère par la poésie (C. Ber) ou toute la complexité de ces notions. Les scientifiques ( S. Denèfle, K. Lambert, I. Demangeat) analysent les données du passé et du présent pour amener la pensée rationnelle jusqu’à des lectures explicatives de la réalité. Toutes, ici, travaillent sur des corps mouvants qui déplacent les frontières et réinterrogent les possibles. Il s’agit de résister à ce rétrécissement du monde imposé au nom de la survie, de la solidarité, de la nécessité de prendre soin des autres. Il est question de (ré)agir face à ce creusement des inégalités, cette explosion des violences domestiques qui placent une fois encore les femmes en première ligne. Il convient, enfin, de vivre dans une société qui place la culture du côté du non-essentiel !

Le confinement a bousculé les façons de vivre, toutes ont eu besoin de bousculer leurs façons de penser. Il les avait isolées. Elles ont voulu, par les techniques à leur disposition, se réunir pour analyser ensemble, avec toutes leurs spécificités, cette violence qui a pesé lourdement sur les femmes.

Des œuvres d’art originales, des données sociales, des échanges croisés de perspectives singulières sont réunis dans une présentation qui constitue un matériau premier dans lequel s’ancrent des dialogues et des analyses issus de l’ouverture d’un espace commun aux arts et aux sciences humaines.

Ces réalisations viendront également enrichir les analyses des jeunes chercheur.es mobilisé.es lors de l’école de recherche sur le genre Cormed (16-18 décembre 2020), qui interrogera la place prise par les corps minorisés dans les temps de crises, du passé ou d’aujourd’hui.

 

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Capsule artistique par Anna Raimondo, artiste en résidence à l'IMERA 

https://vimeo.com/43534099 

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 Florie Bavard, réalisatrice, membre de Cormed 

 Womanhood, an Egyptian Kaleidoscope

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